Envie d’île fleurie, fruitée et de dépaysement à 5h de Paris ? Chypre est la destination idéale de mars à novembre. Si la partie sud de l’île, coupée en deux depuis 1974, est plus européanisée – trop ? – celle du nord, KIBRIS en turc, offre un joli mix orientalo-méditerranéen.
Du petit port de Kyrénia à la pointe sauvage du Karpaz en passant par les ruines de Salamine, les ruelles animées de Lefkosa (Nicosie) ou de Famagouste, embarquement immédiat !
Kyrénia/Girne (en turc)
Oui c’est bien Chypre et non Tahiti… Ces petites merveilles poussent dans les rues de Kyrénia, LA destination incontournable de l’île, située tout au nord, en bord de mer. Cette station balnéaire jouit d’une situation géographique et climatique exceptionnelle. Si les casinos et autres salles dédiées aux paris sont interdits en Turquie, ici, ils sont légion. L’alcool y est également détaxé. Le tout draine une clientèle ad hoc, mais pas seulement.
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Pas seulement car l’Empire Ottoman a loué l’île aux Anglais pendant plus d’un siècle, jusqu’à sa chute. Résultat, la conduite se fait à gauche et les anglophones sont rois. Certains vendeurs ou serveurs de restaurants ne parlent même pas un mot de turc. Une hérésie pour les puristes, dont je suis. Et dans la capitale, c’est encore pire… mais bien pratique pour les non turcophones. Nombre d’Anglais viennent en simples touristes quand d’autres ont élu domicile en bord de mer ou sur les hauteurs où les étés sont plus frais.
Le port de Kyrénia est un petit bijou au charme fou. Il est jalonné de bars et de restaurants où l’on peut manger à toute heure, en compagnie de chats pas forcément faméliques. Du haut du château qui le surplombe, on jouit d’une vue imprenable sur ce microcosme coloré, protégé par une jolie digue battue par les flots. Les voiliers y côtoient les barques de pêcheurs et autres navettes touristiques. Y compris pour le coucher de soleil, le tour en mer ne coûte que 10€.
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Fort comme un Turc, le château abrite l’épave d’un navire marchand grec du IVème siècle avant J-C. Une extraordinaire merveille qui à elle seule mérite le détour.
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Il n’y a pas de plage dans la ville. Pour se baigner, il faut s’éloigner à l’ouest du côté de Lapta en mini bus (dolmus) ou à l’est en taxi, si on n’est pas véhiculé, vers la jolie plage d’Alagadi par exemple, où les tortues viennent pondre leurs oeufs. Un grand restaurant avec une jolie terrasse ombragée y est ouvert même en fin de saison.
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Depuis Kyrénia, on peut visiter n’importe quelle destination de la partie nord de l’île en faisant un aller-retour dans la journée. Mais avant de s’aventurer ailleurs, il serait dommage de faire l’impasse sur quelques splendeurs toutes proches.
Perché tout en haut de la montagne, le château Saint-Hilarion domine la ville. Certes la montée est un peu sport et une bouteille d’eau est impérative en toute saison. Du haut de cet ancien château de Richard Coeur de lion, la vue sur Kyrénia et la côte est absolument époustouflante. A faire de préférence tôt le matin, avant l’arrivée des cars de touristes.
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L’abbaye de Bella Pais fait partie des joyaux patrimoniaux des environs. Située dans le village du même nom à 5km environ de Kyrénia, elle est constituée des ruines d’un monastère du 13ème siècle, construit par des chanoines.
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Fief privilégié des Anglais par excellence, le village de Karaman est bâti sur le flanc de la montagne. C’est un havre de paix et de fraîcheur coté d’une adorable petite église entourée d’élégantes maisons avec jardin, remplies de charme. La route qui y conduit est un enchantement de tous les instants, fleurie jusqu’à fin novembre, offrant une vue en contreplongée sur le château Saint-Hilarion.
La pointe du Karpaz
Incontestablement le MUST de l’île, le Karpaz situé à la pointe extrême nord-est de Chypre est un petit coin de paradis sauvage. Impossible de ne pas penser à la Corse dans ce décor d’épineux impénétrables aux eaux turquoise. Ici ânes et chevaux vivent en liberté. Les criques succèdent aux longues plages de sable d’or. Celle de Golden beach s’étend sur plus de 2km en contrebas de la falaise qui offre sur sa splendeur une vue éblouissante.
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La plupart des touristes (et des cars) font halte au monastère orthodoxe de Saint-André avant de s’en retourner, saoulés par les cris stridents des vendeuses du marché qui le jouxte en permanence. Hélas, ils se privent d’un chemin des plus sauvages et chaotiques (à faire idéalement en 4×4) jusqu’au bout du bout de la péninsule ; là où une pierre symbolise la fin de l’île, sous le drapeau national claquant à tous les vents.
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Nicosie/Lefkosa
Pour se rendre à la capitale, Lefkosa (avec un « s » cédille, prononcer Lèfkocha) un simple bus suffit jusqu’à la porte de Girne (Kyrénia).
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Même sans plan, impossible de se perdre, les groupes de touristes font office de guides en toute saison ! Le centre historique est concentré, entrelacs de rues commerçantes aux nombreux restaurants et cafés et royaume de la contrefaçon à tout va.
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C’est un bonheur de déambuler de rue en rue autour des églises et du Büyük Han, entouré de boutiques artisanales colorées et de souvenirs.
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La frontière grecque est juste au bout de la rue…. Il suffit de montrer patte blanche et le tour est joué. Un petit périple de l’autre côté au milieu des boutiques et des restaurants aux enseignes écrites en français (beurk !) et on revient dare dare retrouver l’énergie et la vie qui grouille à l’orientale. Ouf !
Famagouste/Gazimagusa
Cap sur l’est en direction de Famagouste et de son château d’Othello. What ? Mais oui ! En fait, l’action de la pièce de Shakespeare se situe ici. De quoi relire ses classiques ! La ville a choisi d’honorer le maître en baptisant le monument, décevant car peu intéressant, du nom de son héros. L’imagination battant son plein, les rues ne manquent d’ailleurs pas de restaurants Desdémone et autres shakespeatreries.
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Famagouste est une grande ville côtière estudiantine, vivante et agréable, bien que, comme Nicosie/Lefkosa, elle soit coupée en deux par la « ligne verte » marquant la frontière nord/sud. La partie de la ville morte côté grec offre une vision d’apocalypse. Les immeubles à moitié en ruine sont toujours debout, vides de vie, fantomatiques, face à une mer déchaînée. A fuir aussi vite que possible tant le niveau vibratoire tire vers le bas.
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Le centre historique est concentré autour du château et de ses remparts et s’étend jusqu’aux l’églises Saint-Paul et Saint-Nicolas à l’éblouissante façade, aujourd’hui transformée en mosquée. Le quartier compte de très nombreux restaurants et boutiques de souvenirs fort bien achalandées. C’est l’endroit idéal pour faire des emplettes.
Saint-Barnabé/Barnabas
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Sur la route de Famagouste, une halte au monastère Saint-Barnabé s’impose. Ne serait-ce que pour la splendeur de l’édifice en excellent état. Après la visite de la salle des icônes, entre autres, et avant celle du tombeau du saint – face à l’entrée du monastère – rien de tel qu’un bon çay (thé) en terrasse. La paix et la beauté du lieu y sont palpables.
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Salamine/Salamis
Tout près du monastère de Saint-Barnabé, les ruines de Salamine font fièrement face à la mer, dans un écrin de verdure. Du haut du théâtre, on mesure l’ampleur de la cité antique où pierres et végétation se marient avec bonheur. Théâtre, colonnades, vastes salles, statues de marbre, arches et coeur de pierre… Majestueux !
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L’action du film turc Seni seviyorum adamım, autrement dit Je t’aime mon mec se passe à Chypre, essentiellement à Kyrénia, mais pas seulement. C’est en le voyant au cours d’un vol Turkish Airlines que j’ai eu envie de découvrir ce pays frère de la Turquie.
https://youtu.be/seniseviyorumadamim
CHYPRE PRATIQUE
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Allons-y ! Let’s go ! Hadi gidelim !