Istanbul ! Un nom chargé de mystère pour une ville mythique, hors norme où orient et occident s’embrassent dans un décor des mille et une nuits. La ville respire au rythme des envols de mouettes et du ballet incessant des bateaux sillonnant le Bosphore. Ici, le soleil ne se lève et ne se couche que dans la splendeur.
La mégapole turque s’étend sur quelque 5 500 km2 et compte plus de 15 millions d’habitants.. Sa situation géographique lui confère une autre particularité, unique au monde : elle est à cheval sur deux plaques tectoniques.
Le Bosphore qui court entre elles est aujourd’hui, l’unique passage entre la mer de Marmara et la mer Noire, jusqu’à l’ouverture prévue en 2023 du Kanal Istanbul.
Avec le détroit des Dardanelles qui relie la mer de Marmara à la mer Egée, ces deux bras de mer bras protègent Istanbul, la très convoitée Byzance et Constantinople de jadis, et offrent à la Turquie une position géopolitique des plus stratégiques.
Egalement baignée par la Corne d’or, la capitale culturelle de la Turquie est le hâvre des dauphins et le royaume incontesté des chats dont ils sont l’âme, comme en témoigne le remarquable documentaire turc Kedi.
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Plus qu’aucune autre destination, Istanbul se découvre à pied. Il faut y errer de quartier en quartier, de colline en colline, de rue en rue, de rive en rive, monter, descendre, s’aventurer, se perdre pour la rencontrer.
C’est un être vivant à part entière, doté d’une vibration singulière, d’une vie propre. Un être qui ne se laisse pas forcément apprivoiser dès le premier regard.
Mais tomber sous le charme d’Istanbul, c’est être envoûté pour l’éternité.
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Les incontournables et autres grands classiques
Sainte-Sophie (Ayasofya)
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Ancienne basilique transformée en mosquée puis en musée, Sainte-Sophie est devenue le modèle de toutes les mosquées du pays. Le Christ et la Vierge Marie y côtoient des calligraphies à la gloire d’Allah.
Bâtie sur les ruines de deux anciennes églises et dédiée à la Sagesse divine, Sainte-Sophie est inaugurée en 537 par l’empereur byzantin Justinien.
Pendant mille ans, jusqu’à l’édification de la basilique Saint-Pierre de Rome, elle règne sur la chrétienté dont elle est le plus grand et le plus somptueux monument.
Après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, Mehmet II le Conquérant la convertit en mosquée. 400 ans plus tard, le sultan Abdülmecit 1er ordonne sa restauration et l’ajout dans la nef de médaillons calligraphiés.
En 1935, le président de la République laïque Mustafa Kemal dit Atatürk la transforme définitivement en musée. Fermé le lundi.
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Mosquée Bleue (Sultanahmet)
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Incontournable des incontournables, la mosquée Bleue est l’impératrice des 3 033 mosquées d’Istanbul. Son nom est dû aux quelque 21 000 carreaux de faïence d’Iznik à dominante bleu qui la tapissent.
Commandée en 1609 par le sultan Ahmet 1er à un disciple de Sinan, le plus grand architecte de l’Empire ottoman, elle a nécessité six ans de travaux.
La coupole centrale de ce somptueux édifice aux 250 fenêtres et 200 vitraux repose sur quatre piliers monumentaux de 5m de diamètre, dits en patte d’éléphant. Epoustouflant.
Mais au moment de sa conception, le projet qui prévoyait de parer la mosquée de six minarets a fait scandale. Jusqu’alors, seul le sanctuaire de La Mecque en possédait autant. Pour couper court à la colère des autorités religieuses, le sultan en aurait alors offert un septième à la capitale de l’Empire islamique.
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3 033 mosquées
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Les plus grandes sont les plus lumineuses mais chacune, quelle que soit sa taille, la couleur de son tapis ou de ses motifs, est unique et diffuse une énergie singulière.
La vue la plus exceptionnelle revient au jardin de la mosquée Soliman le magnifique (Suleymaniye).
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L’entrée est gratuite dans toutes les mosquées mais attention aux heures de prière. Aucun touriste n’est le bienvenu à ces moments-là.
Consignes d’usage : retirer ses chaussures, se couvrir la tête d’un foulard (pour les femmes) et les jambes pour les personnes en short ou mini.
En principe, les grandes mosquées fournissent des sacs en plastiques pour les chaussures et des voiles pour la tête et les jambes.
Côté pratique : Il existe quelques toilettes publiques (payantes) dans les lieux les plus fréquentés, mais les mosquées sont toutes équipées de toilettes payantes (1TL en général). Il suffit de suivre la flèche : Tuvalet !
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Topkapi (Topkapı)
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Résidence principale des sultans ottomans pendant 400 ans, Topkapi reçoit chaque année plus d’un million de visiteurs. Peu après la Conquête de 1453, Mehmett II le Conquérant fait construire le palais dans lequel il vivra jusqu’à sa mort en 1481. Ses successeurs occupent la résidence jusqu’au XIXème siècle avant de la délaisser au profit de palais édifiés au bord du Bosphore, tel Dolmabahçe. De cour en cour, de terrasse en terrasse, de salle en salle, on y découvre un peu des fastes de l’Empire et quelques uns de ses fabuleux trésors ; notamment des émeraudes et diamants à couper le souffle. Malheureusement, les photos ne sont pas autorisées dans les salles du trésor, ni dans celle des armes, l’une des plus remarquables.
La visite du Harem donne un aperçu de la prison dorée dans laquelle vivaient les femmes, jusqu’à mille et même davantage ; des servantes pour la plupart, venues des quatre coins de l’Empire et dont le rêve était d’accéder au statut de favorite et un jour peut-être, d’épouse.
Depuis la terrasse de marbre, la vue sur le pont de Galata offre une ouverture sur la ville jadis prisée par les sultans qui sortaient peu de l’enceinte du palais. Un palais construit dans un grand parc, juste au-dessus de celui de Gülhane, jouxté par le musée archéologique.
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Citerne-Basilique (Yerebatan Sarnıcı)
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Visiter la citerne-basilique, c’est plonger dans une atmosphère étrange, humide et sombre, accentuée par un éclairage rougeâtre extrêmement ténu. Claustrophobe s’abstenir !
Construit en 532 à la demande de l’empereur Justinien, ce réservoir souterrain qui pouvait contenir jusqu’à 80 000 m3 d’eau est la plus grande citerne byzantine de la ville. En provenance d’un réservoir proche de la mer Noire, l’eau était acheminée via 20km d’aqueducs dont celui de Valens.
Longue de 140m de long sur 70m de large pour une hauteur de 8m, la citerne est dotée de 336 colonnes réparties en 12 rangées de 28. Une vraie forêt les pieds dans l’eau ! On y trouve également deux énormes têtes de méduse en marbre, originaires de Didymes, destinées à éloigner les esprits maléfiques. Abandonnée en 1204 après la mise à sac de la ville par la quatrième croisade, la citerne tombe en désuétude. Les riverains y puisent des seaux d’eau à travers le plancher de leur cave et remontent parfois des poissons. La citerne est réouverte au public depuis 1987.
Citerne aux mille et une colonnes (Binbirdirek Sarnıcı)
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Egalement appelée citerne de Philoxenos, cette citerne du IVème siècle compte en réalité 224 colonnes de marbre de 15m de hauteur, disposées en 16 rangées de 14.
Construite en 330 par Constantin le grand, empereur de Byzance, elles mesure 64m de long sur 56m de large. Idéale pour le tissage de la soie en vertu de son taux d’humidité, elle a servi d’atelier pendant plusieurs décennies.
En haut des colonnes, on peut voir les initiales des ouvriers qui avaient trouvé ce système pour comptabiliser leur travail.
Grand Bazar (Kapalı Çarşı)
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Avec 4 000 échoppes réparties sur 200 000m2, le Grand Bazar est à ce jour le plus grand marché couvert du monde et l’un des sites les plus visités d’Istanbul.
Construit en bois en 1461 par Mehmet II le Conquérant, il a subi une succession d’incendies jusqu’au début du XIXème siècle avant de prendre sa forme actuelle : un véritable labyrinthe.
Incontournable pour son architecture plus que pour les affaires qu’on peut y faire, on y trouve tissus d’ameublement, soie, cuir, luminaires, porcelaine, vêtements, accessoires, bijoux, pièces d’or (traditionnel cadeau de mariage), souvenirs en tout genre, cafés et restaurants.
Se perdre dans ce dédale est le meilleur moyen de découvrir des artisans en plein travail dans des ateliers quelquefois aussi sombres que rudimentaires. Fermé le dimanche.
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A condition d’être accompagné par un Stambouliote, on peut monter sur les toits et profiter d’une vue exceptionnelle sur le Bosphore.
Marché aux épices (Mısır Çarşısı)
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Caviar, loukoums, épices, fruits secs et autres parfums d’Orient sont les trésors de ce marché aux épices qui existait déjà au même emplacement du temps des Génois et des Vénitiens.
La construction en L de celui-ci date de 1664 et a été financée grâce aux impôts sur les importations d’Egypte, d’où son nom de bazar égyptien.
Le bazar s’étend dans les ruelles alentours où il finit par se perdre, au pied de la mosquée Rustem Paşa. Fermé le dimanche.
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Pont de Galata (Galata köprüsü)
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Véritable coeur de la vie stambouliote, le pont de Galata relie le quartier d’Eminönü à celui de Karaköy, à l’embouchure de la Corne d’or.
Achevé fin 1994, le pont actuel, gris anthracite, mesure 490m de long pour 80m de large. Il est le cinquième à cet emplacement.
Le premier date de 1845. En service pendant 18 ans, il sera payant jusqu’en 1930. En 1863, en prévision de la visite de Napoléon III, il est remplacé par un pont en bois. En 1875 , il cède la place à un troisième pont de 14m de large qui repose sur 24 pontons. En 1912, un pont
flottant de 25m de large prend sa place. Il sera détruit par un incendie en 1992.
L’étage inférieur du pont abrite des bars et restaurants de poisson sur toute sa longueur, tandis qu’au-dessus, les mordus de la pèche alignent leurs cannes de l’aube au crépuscule par tous les temps.
Le marché aux poissons de Karaköy qui jouxte le pont offre en permanence le spectacle de nuées de mouettes qui tournoient dans le ciel, prêtes à se jeter sur ce que leur abandonnent les poissonniers.
C’est le meilleur endroit pour déguster un balık ekmek : sandwich de poisson grillé accompagné de salade.
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Tour de Galata (Galata kulesi)
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Symbole phare d’Istanbul, la tour de Galata offre une exceptionnelle vue panoramique sur la ville et permet d’en appréhender l’immensité.
Rare vestige des remparts érigés par les Génois au XIIIème siècle, elle mesure 66,90m de hauteur pour un diamètre de 16,45m. Ses murs ont une épaisseur de… 3m75 !
Phare en bois en 528, reconstruite en pierre par les Génois en 1348, elle sert d’observatoire astronomique jusqu’en 1579 , de prison puis de vigie à la création du corps de pompiers en 1714, avant de subir elle-même deux incendies destructeurs.
La montée se fait en ascenseur jusqu’au studio photo qui propose aux visiteurs de réaliser leur portrait dans une tenue ottomane. Un escalier à colimaçon conduit vers le restaurant panoramique et la cafétéria, d’où on accède au balcon.
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Istiklal caddesi
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Piétonne, même si elle est traversée par des rues qui ne le sont pas, Istiklal caddesi (rue de l’Indépendance) est LA rue commerçante d’Istanbul. Des hordes de Stambouliotes la descendent et la remontent à tout heure et plus encore le week-end.
Bars, discothèques, restaurants, centres commerciaux, cinémas, banques, distributeurs automatiques, musiciens de rue, passages et boutiques en tous genres ouvertes jusqu’à minuit s’y succèdent. Toutes les grands enseignes de la mode y ont pignon sur rue.
Ancienne grand-rue du prestigieux quartier de Péra, on y trouve encore nombre d’églises et de consulats.
Cerise sur le gâteau : Istiklal est parcourue par un wagon de tramway qui va de Tünel à la place Taksim, aussi pittoresque que ceux de Lisbonne.
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Corne d’or (Haliç)
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La Corne d’Or est un estuaire commun aux rivières Alibeyköy Deresi et Kağıthane Deresi qui se jettent dans le Bosphore.
La légende prétend que lors de la conquête ottomane, les Byzantins auraient jeté tellement d’objets précieux dans cette vallée fluviale que ses eaux se seraient mises à briller comme de l’or…
Attirés par ce port naturel, les Grecs y fondent la ville de Byzance qu’ils protègent par un mur d’enceinte qui court le long de la berge. Puis pour tenter de défendre Constantinople contre les navires indésirables, une grande chaîne est déployée jusqu’à la tour de Galata. En vain…
Le tableau ci-dessous est exposé au musée archéologique.
Les bateaux qui remontent la Corne d’or vont d’une rive à l’autre jusqu’à Eyüp, le terminus, au pied de la falaise dominée par le café Pierre Loti. Accessible via un téléphérique, le café de cet amoureux d’Istanbul offre une vue panoramique exceptionnelle sur la ville.
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Miniaturc (Miniatürk)
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Miniaturc ou la Turquie miniature est un parc situé tout en haut de la Corne d’or.
On y trouve une large centaine de maquettes au 1/25ème, reproduisant fidèlement la plupart des monuments et sites les plus célèbres du pays : de la mosquée Selimiye d’Edirne aux cheminées de fées de Cappadoce en passant par Hattusa, l’ancienne capitale des Hittites, le mont Nemrut et les typiques maisons ottomanes de Safranbolu.
Inauguré en 2003, ce parc familial de 60 000 m2 est l’un des plus grands du monde. Outre les 15 000m2 de maquettes, il compte également des aires de jeux, un petit train, des bars, restaurants, boutiques souvenir, un musée du cristal et un autre dédié à la victoire d’Atatürk.
Grâce à l’aménagement de l’espace et aux multiples points de vue en hauteur – tout est en pente douce, aisément accessible aux poussettes et aux fauteuils roulants – chaque monument est visible dans son intégralité.
Le parc est accessible via le bus 47 au départ d’Eminönü ou le bus 36 au départ de Taksim. Audio guide en français et dans huit autres langues. Prévoir largement 3h.
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Saint-Sauveur-in-Chora (Kariye Müzesi)
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Située dans le quartier de Balat, près des remparts de Théodose II, l’ancienne église byzantine Saint-Sauveur-in-Chora (Kariye) est aujourd’hui un musée, géré par les conservateurs de Sainte-Sophie.
L’édifice a été reconstruit à maintes reprises. La plupart des mosaïques et fresques datent de 1312, pendant le règne de l’empereur byzantin Andronic II. Sa restauration est en cours depuis 2013.
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Tour de Léandre (Kız Kulesi)
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Située sur un petit îlot au large d’Üsküdar sur la rive asiatique de la ville, Kız kulesi est aujourd’hui l’un des symboles les plus populaires d’Istanbul.
Le must : assister au coucher de soleil depuis l’une des terrasses situées le long du Bosphore.
Erigée en 408 avant J-C pour contrôler les mouvements des navires perses, la tour est reconstruite en 1 100 par l’empereur byzantin Alexis Commène, puis modifiée et restaurée régulièrement.
Tour à tour phare, lieu de quarantaine lors des épidémies de choléra, barrière de péage et point de contrôle douanier, elle abrite aujourd’hui un restaurant prisé.
Son nom français fait référence au héros grec qui se serait noyé en traversant les Dardanelles à la nage pour rejoindre sa fiancée, la prêtresse Héro.
Dans la version turque (qui signifie la tour de la fille), un oracle aurait prédit à la fille d’un sultan qu’elle mourait mordue par un serpent le jour de ses 18 ans. La tour aurait été construite pour la protéger de ce mauvais présage.
Le jour fatidique, le sultan rend visite à sa fille et lui offre un panier de fruits exotiques dans lequel se cachait un serpent…
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Bosphore (Boğaz)
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Terrain de jeu des dauphins et passage obligé des pétroliers et autres monstres marins, le Bosphore relie la mer de Marmara à la mer Noire.
Enjambé par trois ponts, il s’étire sur 32 km pour une largeur comprise entre 700m et 3km ; sa profondeur maximale ne dépassant pas 124m.
Les croisières et traversées d’une rive à l’autre offrent un point de vue unique sur ses palais, tels Dolmabahçe ou Beylerbeyi et les résidences en bois appelés Yalı.
L’été, les bateaux de croisière jettent l’ancre dans un coin sécurisé pour permettre aux touristes de se baigner. Les Stambouliotes, eux, plongent où bon leur semble en dépit du courant très puissant.
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Îles des Princes (Adalar)
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Situé dans la mer de Marmara à 20 km au sud-est de la ville, l’archipel comprend neuf îles dont quatre sont desservies par bateau via l’embarcadère d’Eminönü : Kınalıada, Burgazada, Heybeliada et Büyükada.
Destination favorite des Stambouliotes le week-end, chaque île a son charme propre mais une même ambiance balnéaire et décontractée. Ici, on se déplace exclusivement à pied, à vélo ou en calèche.
Jadis appelé Panadanisia (les îles des Prêtres) en raison de ses nombreux couvents, l’archipel se transforme en lieu de détention à l’époque byzantine. On y exile les princes réfractaires, les membres de la famille impériale, les aristocrates disgraciés et autres indésirables.
Une pratique qui sera perpétuée par les Ottomans.
Au XIXème siècle, les riches familles d’Istanbul en font leur lieu de villégiature et y construisent de somptueuses villas de style victorien.
Compter Ih de traversée minimum. Une bonne occasion d’apercevoir des dauphins… peut-être.
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ISTANBUL PRATIQUE
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ALLONS-Y ! LET’S GO ! HADI GIDELIM !