Célèbre pour ses têtes de dieux en pierre, le mont Nemrut est un des sites phares de la Turquie. Et pour cause…
Classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1986, ce chef d’oeuvre culmine à quelque 2 150m d’altitude sur la chaine du Taurus oriental, au Sud-Est du pays, au-dessus d’Adıyaman.
Antioche 1er de Commagène (69-34 avant J-C) a édifié ce tombeau… à sa propre gloire.
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Le tumulus, haut de 50m pour 145m de diamètre, est fait d’éclats de pierres de la taille d’un poing. Il est entouré de trois terrasses, orientées à l’Est, à l’Ouest et au Nord.
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On accède au site depuis la cafétéria-boutique via de somptueux escaliers de pierre qui grimpent côté Est et côté Ouest. Mais la montée est moins rude par l’Ouest.
Il est préférable de se taire, respirer et grimper à son rythme. Il y a des bancs tout au long de la montée pour faire une pause… survie. Partout, la vue est imprenable.
Un agréable chemin de planches serpentant au pied du tumulus permet de passer d’une terrasse à l’autre. C’est la promenade préférée d’adorables petits passereaux aux ailes bleutées.
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Les statues sont protégées par de simples cordages. Frustrant pour le photographe, mais ça suffit en principe à barrer la route aux selfistes, prêts à tout pour poser joue contre joue avec Zeus ou Apollon.
Le must : assister au lever du jour, côté Est – évidemment – et au coucher du soleil, côté Ouest – bien sûr. Il y a généralement plus de monde le soir mais même en plein mois d’août, on dépasse rarement la dizaine de personnes.
Le matin, par contre, on a de grandes chances de se retrouver tout seul. Une expérience « inouïbliable ».
Ce haut lieu est vivant, remplie d’une énergie extrêmement puissante, tactile.
Magique le mont Nemrut ? Sans l’ombre d’un doute.
AUTOUR DE NEMRUT
Qu’on vienne de Malatya ou Adiyaman, les deux aéroports les plus proches, il faut en profiter pour faire le tour des incontournables de la région.
En arrivant par Adıyaman, le circuit jusqu’au mont Nemrut est plus logique. Après avoir longé des champs de pavot – super méga fouille à l’aéroport en perspective – on peut faire un détour par le barrage Atatürk. Une splendeur vu d’avion comme de près.
BARRAGE ATATÜRK
Inauguré en 1992, le barrage Atatürk couvre une surface de 817 km2. Il est au centre d’un vaste projet de 22 barrages sur le Tigre et l’Euphrate destinés à irriguer cette région sud-est du pays particulièrement aride.
Le projet comprend également la construction de 19 centrales hydroélectriques. Grâce au barrage, les rendements des récoltes de coton, blé, orge, lentilles et autres céréales ont triplé.
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Une petite halte au restaurant Akel permet d’admirer le barrage de près, tout en déjeunant sur l’immense terrasse ; une invitation à goûter la sérénité des lieux, tout en observant en contrebas les poissons et les tortues en train de se disputer un bout de pain.
KARAKUŞ
Après avoir traversé Kahta qui n’a pas plus d’attrait que la majorité des petites villes de province de n’importe quel pays du monde, le circuit conduit vers le tumulus de Karakuş.
Construit au 1er siècle avant J-C, Karakuş est un édifice funéraire à la mémoire de la famille du roi Commagène. Formé d’éclats de pierres – comme Nemrut – il est entouré de colonnes surmontées d’un aigle, d’un lion, d’un taureau et du roi Mithridate II serrant la main de sa soeur Laodike.
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LE PONT DE CENDERE
A 12km de là, se trouve le pont de Cendere – Cendere köprüsü – construit par les Romains sous le règne de l’Empereur Vespasien et dédié à l’Empereur Septime Sévère. Il est parfait mais…
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… le must, c’est l’immense cavité rocheuse derrière lui.
Un torrent tumultueux y serpente entre de gigantesques blocs de pierre. Sa présence est aussi puissante que son courant. Il est vivant, insaisissable.
En été, on pique-nique. On fait du feu. Des familles s’abritent à l’ombre de la falaise, tandis que les plus hardis s’aventurent dans l’eau.
La pierre semble pétrie d’histoire, empreinte d’une vie immémorielle. Ici on est transporté hors du temps.
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KAHTA KALE
A partir de 250 avant J-C, la région marquait la frontière entre les empires séleucide et parthe. C’est effectivement un lieu où la vibration change. Tout y devient plus sensible, comme si chaque roche était habitée, porteuse de tout ce dont elle a été témoin.
5 km plus loin, la silhouette blanche de Yeni kale se dessine au sommet de son pic rocheux, comme accrochée au ciel.
Ce château mamelouk du XIIIème siècle est rarement ouvert au public.
ARSEMIA
Après le petit pont seljoukide qui enjambe la Nymphaios, la route monte en zigzag jusqu’au ruines d’Arsemia, aussi appelée Eski kale. On y croise des vaches, des ânes et des chevaux. Bienvenue dans une autre dimension.
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Attention, ça grimpe ! En été, il est préférable de ne pas oublie d’emporter une bouteille d’eau sous peine de rendre l’âme au pied de Mithras-Helios, dieu des Perses et des Grecs.
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Un peu plus haut, on découvre une représentation d’Antioche 1er serrant la main d’Herakles et l’entrée fort impressionnante d’un tunnel de 158m qui plonge vertigineusement jusqu’à l’ancienne cave du culte.
Un vrai palace de 3m sur 2m. Les nouveaux convertis au culte de Mithras y passaient la nuit pour en sortir à l’aube, transfigurés de grâce, après quelques jours de jeûne et de prières. Une petite cure de jouvence ?
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INFOS PRATIQUES Aéroport le plus proche : Adıyaman Le point de chute idéal : Çesme pansiyon ![]() Mustafa, le gérant, parle anglais. Il a su créer une ambiance cool et amicale.L’équipement n’a rien à envier à nombre d’hôtels environnants : climatisation, moustiquaires, terrasses ombragées, repas simples, chambres correctes avec salles de bains privatives dotées d’eau chaude -ce qui n’est pas le cas de tous les établissements du coin – wifi dans les parties communes et en terrasse. |
Allons-y ! Let’s go ! Hadi gidelim !